Le père Jean Dujardin vient de nous quitter

Père Jean Dujardin. 20 janvier 2018. Photo : Burgelin

Nous apprenons avec une grande tristesse la mort du père Jean Dujardin survenue dans la nuit du 2 au 3 mars 2018.

Nous nous associons à sa famille et à ses amis dans ce moment de chagrin.

Nous pensons aux nombreux travaux que le père a entrepris pour faire comprendre au plus grand nombre l’importance du dialogue judéo-chrétien. En particulier, au projet du Train de la mémoire qu’il avait impulsé et animé jusqu’au bout de ses forces : en dépit d’un état de santé chancelant, il avait tenu à témoigner en personne lors du vingtième anniversaire, le 20 janvier 2018 au Collège des Bernardins.

Ses obsèques seront célébrées le jeudi 8 mars à 14h30 en l’église Saint-Eustache, Paris 75001.

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20 janvier 2018. Discours de remerciement du père Jean Dujardin

Père jean Dujardin. 20/01/2018. Bernardins

C’est très volontiers que je dis quelques mots pour vous remercier tous d’être présents ce soir pour évoquer ce moment d’histoire où nous avons eu l’intuition qu’il était nécessaire de créer ce Train de la Mémoire, pour que ce ne soit pas simplement un enseignement de l’histoire mais une expérience, par le train, de la rencontre sur les lieux. Et comme j’ai eu l’occasion de les faire tous, sauf le dernier pour des raisons de santé, je puis attester à quel point les jeunes, partant avec intérêt, étaient profondément bouleversés. Ils l’étaient en particulier dans deux moments importants de ce voyage au camp d’Auschwitz : à un moment où on évoquait les différents événements et souvenirs, mais surtout aussi au moment où nous repartions en suivant la voie de chemin de fer qui conduisait les déportés au camp d’Auschwitz.

Je crois que cette expérience, pour les jeunes, est inoubliable. Tous ceux que je rencontre encore aujourd’hui s’en souviennent. Et cela les a marqués parce qu’ils ont compris qu’à travers cet effort de mémoire, ce n’était pas simplement un rappel historique, mais un appel à des responsabilités dans le monde d’aujourd’hui. Or, je crois que cet appel à des responsabilités est plus urgent que jamais dans un monde toujours difficile, dans un monde qui peut toujours déraper, dans un monde qui n’est pas, hélas, à l’abri de toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et de bien d’autres choses.

Merci à vous d’être présents ce soir et de contribuer à ce travail si essentiel.

(Transcription faite par Maryvonne Vejux)

Jean-Marie Martin : témoignage sur la soirée anniversaire du TDM

Ce samedi 20 janvier 2018, un grand anniversaire a été célébré au Collège des Bernardins : le Train de la Mémoire a eu l’honneur de célébrer son vingtième anniversaire. Dix voyages ont déjà eu lieu, qui ont emmené chaque fois entre 400 et 500 élèves de Première-Terminale, issus de 15 à 17 établissements scolaires. Continuer la lecture de « Jean-Marie Martin : témoignage sur la soirée anniversaire du TDM »

20e anniversaire. 10e train. Retour

20/01/18. Train de la mémoire. Nef du Collège des Bernardins. Mise en place

Après cette très belle soirée, nous vous remercions tous de votre présence ou de votre participation en pensée. Nous avons pu remercier le père Jean Dujardin (Oratoire) et sœur Louise-Marie (Notre-Dame de Sion) qui ont été tous les deux à l’origine du projet avec Martine Querette. Les intervenants vont nous permettre de nourrir notre réflexion pour le prochain voyage de 2018. Des photos vont suivre et le lien vers l’enregistrement sonore de la conférence.

20 janvier 2018. Train de la mémoire. Conférence dans l’auditorium des Bernardins.

Un grand merci au Collège des Bernardins qui nous accueilli dans ses murs et à son équipe qui a permis que tout se passe si bien. Continuer la lecture de « 20e anniversaire. 10e train. Retour »

Georges Bensoussan. L’histoire confisquée de la destruction des Juifs d’Europe

Conseillé par Martine Querette et Laurent Bargas :
Des décennies durant, on a cru que la catastrophe juive délégitimerait pour toujours l’antisémitisme. Pourtant, dès 1946, des pogroms étaient perpétrés en Pologne et, en France, les années 2000 ont vu grandir un antisémitisme inédit depuis la guerre. Si le génocide a débordé depuis longtemps le cadre des communautés juives, jusqu’à devenir en Occident un événement culturel, ça et là apparaissent des critiques sur la place qu’il prend dans la mémoire collective.
Ce sentiment de saturation relève en réalité d’une société qui a fait du génocide un alpha et un oméga de la création : à l’inverse du but recherché, cette centralité mémorielle a fini par empêcher de penser le présent. La tragédie semble réduite à un slogan incolore, les « heures les plus sombres de notre histoire », qui nous fait oublier que ce présent est gros de tragédies nouvelles. Dans le même élan, l’histoire juive se trouve accaparée et accusée de masquer les autres récits, sans que personne n’ait au final tiré de leçons du passé.

Bensoussan, Georges. L’histoire confisquée de la destruction des Juifs d’Europe. Usages d’une tragédie. PUF, 2016. (Intervention philosophique). 9782130607106