Un jeune d’Amboise, dans le train du retour

logo_aumonerie amboiseLe train de la mémoire, la mémoire du passé vers le futur.
Nous, les jeunes, que beaucoup ont tendance à sous-estimer, sommes là pour sortir de nos cages, « casser les murs », comme dit notre pape, à jamais … Les murs entre la shoah et nous ont été fissurés, non pas cassés, car jamais nous ne vivrons comme Primo Levi, Karol Pila, et tant d’autres. Nous sommes les témoins pour demain, les adultes qui ont vu et essayé de comprendre l’incompréhensible.
Ce voyage pour nous tous, nous ramène avec plus de questions que de réponses, et je suis fier de ces questions, car c’est à nous d’y répondre grâce à nos expériences et à l’expérience partagée dans le train. Les réponses, chacun a les siennes, qui évolueront avec sa personne et sa vision du monde.
Le train de la mémoire, le train de la pensée, tant de différences et points communs ; il changera tant de petites choses dans la vie, dans notre vision de la mort et dans notre foi en Dieu tant mis en question dans ce train. Et pourtant, pour quelques heures, chacun de nous est devenu pleinement adulte avec la vision d’un jeune.

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Venez apprendre les histoires, pas l’Histoire avec un grand H, mais l’histoire de un million trois cent mille déportés  à Auschwitz. N’y voyez pas une histoire, mais un million trois cent mille histoires, comme nous en avons pris conscience dans ce train de la mémoire.

On aura beau lire, beaucoup lire sur la shoah, il est impossible de comprendre sans avoir lu, mais aussi sans avoir vu. Ainsi, le train de la mémoire nous dit : souvenez-vous et témoignez, mais une autre démarche est à faire : dire à l’autre de faire une démarche semblable à la nôtre, quoiqu’elle soit unique. J’ai envie de dire aux gens : lisez sur ce que l’homme est capable de faire, puis, quand vous croyez comprendre, allez à Auschwitz, où, malgré vos connaissances, vous resterez interdits devant l’impossible devenu possible. Jamais les photos ne vous feront comprendre. Seule la remise en cause de ce qu’on est et de ce qu’on a cru est importante à la sortie du camp.

Si un jour vous constatez que la vision de cette horreur n’a aucun impact sur vous à long terme, alors, vous pourriez devenir un de ces bourreaux.

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Loin dans Auschwitz et dans Birkenau,
Loin dans la campagne de Pologne,
Les visages des Morts sans tombeau
L’image des hommes borgnes,
Nous rappellent notre vie.
Comme jamais, nous sommes vivants,
La mort les a tous pris,
Et pour beaucoup, cela n’est que du vent.
Là où tant ont perdu Dieu,
Certains l’ont retrouvé,
Et pourtant au milieu des cieux,
A jamais la question est répétée.

 Dieu, où es-tu ?
Au milieu de l’horreur,
Au milieu du bonheur.
Mais Dieu est partout, quoiqu’il en soit

 Martin MENARD

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