Des élèves du groupe d’Amboise on participé à cette cérémonie. Le témoignage de l’une d’entre eux :
« Cette année encore, au nom de mes sept camarades et des cinq cents lycéens avec lesquels je suis allée à Auschwitz, j’ai tenu à être présente pour commémorer le souvenir des déportés avec vous.
Ce voyage à Auschwitz a été pour nous un voyage intérieur, duquel nous sommes revenus avec encore plus de questions qu’avant le départ.
Ces questions ont trait au mal, au pardon, à ma capacité de dire : NON, STOP, de refuser, quoi qu’il m’en coûte, ce que, en conscience, je juge intolérable.
A m’élever encore et toujours contre l’inacceptable, si ténu soit-il, si anodin puisse-t-il paraître, à moi et aux autres.
A exercer toutes mes facultés de discernement devant tous les « prêt à penser » que quiconque voudrait m’imposer,
A penser par moi-même quand on voudrait, au nom d’intérêts mercantiles, idéologiques, ou autres, qui ignorent l’intérêt général.
Ces questions ne sont pas de celles auxquelles on puisse espérer trouver une réponse définitive. Ce sont des questionnements qu’il me faudra exercer toute ma vie, devant chaque choix qui se présentera à moi, et encore plus quand l’« air du temps », ou la tentation d’une « pensée unique » me désignera comme l’ennemi de ceux que ma liberté de penser dérange.
Je trouverai, dans l’Histoire, la connaissance qui me permettra de comprendre le présent, et de choisir ce qui me semble bon pour l’Homme dans l’avenir.
C’est justement ce que vous faites, en commémorant le souvenir des déportés, internés et résistants, tous les ans, et je le crois, à toute occasion où se pose pour vous la question de l’avenir de l’Humanité.
Vous le faites, à votre manière, celle qui vous parle et qui représente pour vous le mieux l’idéal qui vous anime, par-delà les différences qui pourraient vous diviser. Et cet idéal, issu de la mémoire, vous unit, pas seulement pour vous souvenir de ceux qui sont morts pour lui, mais aussi pour penser et préparer le monde de vos enfants et de ceux qui suivront encore.
Au nom de tous ceux que je citais au tout début, je veux vous dire que non seulement nous ne renions pas votre idéal, mais nous le recevons comme un cadeau de votre part, et le faisons nôtre.
Si peu nombreux soyons nous, nous saurons prendre soin de ce que vous nous transmettez, car nous savons qu’il nous échoit d’en poursuivre la transmission, maintenant, et plus encore quand nous aurons quelques années de plus.
Merci de la confiance que vous nous faites, et merci de continuer à partager avec nous votre expérience et votre sagesse, de nous en expliquer encore et toujours le sens, pour nous aider à nous inscrire dans votre œuvre de mémoire, en souvenir de tous ceux que nous commémorons aujourd’hui, et pour contribuer à bâtir l’avenir de ceux qui ne sont pas encore nés. »
Voir aussi l’article de la Nouvelle république : » Aux jeunes, je leur souhaite qu’on vive en paix « de Magalie Basset